Avancée de la chalarose sur les arbres du Marais poitevin, le point sur la situation

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Paysage

Observer les frênes et vérifier leur état sanitaire lié à la chalarose : le Parc fait le point.

Progression de la chalarose dans le Marais poitevin

Relevés photographiques, suivi sanitaire, partage des données scientifiques, visites de frênaies malades… ce mois-ci le Parc a mis les bouchées doubles dans son suivi de l’état de santé des frênes têtards, arbres emblématiques du Marais poitevin, touchés par la chalarose – maladie du flétrissement du frêne qui menace les têtards du Marais.

Le Parc naturel régional du Marais poitevin poursuit son travail de suivi sur la maladie des frênes, qui s’étend dans le Marais depuis les premiers symptômes, détectés en 2016.

Évolution rapide sur certaines communes…

Les 10 « placettes de suivi », réparties au sein du site classé, ont été notées au début du mois de juillet 2018. Elles font apparaître une évolution rapide des symptômes de la maladie sur les placettes déjà très touchées l’année dernière, notamment sur le secteur deux-sévrien de Magné, Bessines, Sansais, Saint-Hilaire-la-Palud, Coulon, Le Vanneau-Irleau, et vendéen à Benet, Le Mazeau… Comme attendu, ce sont les frênes les plus jeunes qui sont touchés en premier, et le plus fortement.

Certains têtards, récemment émondés, présentent également des symptômes marqués sur les repousses : plusieurs branches mortes dépassent du houppier.

La maladie s’étend relativement lentement sur les communes voisines, et les tout premiers symptômes sont visibles à Damvix, Bouillé-Courdault, Saint-Sigismond et jusqu’à Nalliers.

… Pas encore de signes visibles sur d’autres

Certains secteurs semblent, pour le moment, indemnes : boisements humides de Doix-lès-Fontaines, Saint-Pierre-le-Vieux, Taugon, La Taillée… Il faut cependant s’attendre à ce que ces communes soient touchées dans les années à venir.

Cycle de la maladie

Le champignon responsable de la maladie est uniquement foliaire ; il se fixe donc seulement sur les feuilles. La nécrose s’étend le long du rameau et s’arrête à la branche principale. La feuille tombe ensuite au sol et le champignon pousse dans la litière de feuilles. L’été suivant, il sera mature et dispersera de nouveaux spores dans l’air, qui iront se fixer sur de nouvelles branches…

Feuilles desséchées et nécroses : des symptômes aujourd’hui bien visibles

Concrètement, et pour rappel, les signes de la maladie, bien visibles en ce début d’été 2018, sont des paquets de feuilles desséchées en bout de branches (là où les spores du champignon viennent de se déposer) ainsi que des nécroses brun/ocre sur les branches hautes.

Un arbre touché présentera donc un profil très particulier, avec des branches défeuillées en cime, et beaucoup de « gourmands » (branches secondaires) sur les branches basses et le tronc : c’est une défense naturelle de l’arbre. Les nécroses plus anciennes peuvent « cicatriser » et présentent alors un aspect moins coloré mais avec une trace en léger en relief.

Quasi tous les arbres touchés à moyen terme

Une vision collective régionale

Un constat qui peut être fait grâce au groupe de travail auquel le Parc naturel régional du Marais poitevin s’est associé, avec plusieurs structures de de la Région des Pays de la Loire (Conservatoire d’Espaces Naturels, Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, Mission Bocage, CPIE Sarthe…).

Son objectif ? Obtenir une vision globale et un suivi élargi de la maladie sur le territoire.

Des déplacements sur des sites touchés depuis plus longtemps

C’est dans ce cadre que la paysagiste du Parc, Jordane Ancelin, a pu se rendre dans l’Orne, sur une parcelle de l’INRA touchée depuis 6 ans et suivi par le Département de la Santé des Forêts, pour observer l’état d’un boisement malade depuis plusieurs années.

Frênaie touchée depuis 2012

La frênaie présente un mélange d’arbres plus ou moins dépérissants. Quelques individus ne présentent que de rares symptômes, la plupart sont largement atteints mais encore vivants et quelques-uns sont complètement morts.

Sur les 33 provenances de frênes (F. excelsior) européens, toutes sont sensibles à la chalarose.

Une maladie qui affaiblit quand elle ne tue pas

La maladie ne tue pas toujours l’arbre, mais elle affaiblit son état sanitaire et le rend plus vulnérable aux autres menaces, notamment à l’hylésine (un petit insecte qui creuse des galeries sous l’écorce) ou à l’armillaire (champignon). L’arbre est alors en fin de vie. Des oiseaux prédateurs viennent ensuite écorcher l’arbre dépérissant pour se nourrir de ces insectes.

Galeries d’hylésine et écorce fragilisée, dans l’Orne.

Que faire, aujourd’hui, dans le Marais poitevin ?

Poursuivre l’entretien

L’avancée de la maladie est inéluctable puisque les spores du champignon, qui se fixent sur les feuilles, sont transmis par l’air. Il est donc totalement inutile d’abattre les arbres dès les premiers symptômes : ceux-ci restent par ailleurs protégés en Site classé et par arrêté de biotope. Les branches mortes peuvent être coupées (le bois garde ses qualités calorifiques) au fur et à mesure de leur apparition, pour un effet esthétique.

Il convient également de poursuivre l’émondage régulier des frênes pour éviter que des branches trop grosses ne viennent déstabiliser le tronc du têtard (et la berge le cas échéant).

Lorsque la chalarose est présente depuis plusieurs années, apparaissent également de nouvelles nécroses au collet (pied) des arbres. Ces nécroses, difficilement repérables, fragilisent un peu plus la stabilité de l’arbre jusqu’à ce qu’il soit totalement menacé. C’est seulement à ce moment que la question de l’abattage de l’arbre peut se poser, pour des raisons de sécurité.

Nécrose brune au collet, rendue visible par grattage, dans l’Orne.

Planter de nouvelles essences d’arbres

Afin d’anticiper le renouvellement de la trame arborée d’arbres têtards, le Parc a mis en place un programme de plantation ouvert à tous, pour diversifier les essences d’alignement en bordure de parcelles.

Le Parc est présent à vos côtés pour ces plantations (techniquement et financièrement) grâce à l’appel à projet « Plantons les arbres têtards de demain ».

Appel à projet Plan paysage - Parc naturel régional du Marais poitevinOu contactez-nous :

Jordane ANCELIN
Paysagiste
Tél. : 05 49 35 15 14
Mail : j.ancelin@parc-marais-poitevin.fr

Ce jeune saule remplacera, à terme, le têtard malade.

 

 

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