Baie de l’Aiguillon : le Parc fait le point sur les chantiers de préservation des espaces naturels littoraux.

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Biodiversité

Chantiers de préservation des espaces naturels littoraux en baie de l’Aiguillon : le Parc naturel régional du Marais poitevin fait point sur la situation.

Le Parc naturel régional du Marais poitevin, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et l’Office français de la biodiversité conduisent un projet d’actions européen, le LIFE Baie de l’Aiguillon, visant la préservation des habitats naturels de la façade littorale du Marais poitevin. Novembre 2020 marque l’achèvement de chantiers d’envergure en baie de l’Aiguillon. L’occasion de faire le point sur la situation.

1 | Un projet collectif de préservation des milieux naturels

Logos Life baie de l'aiguillon
Des milieux naturels et une biodiversité exceptionnelle.

La baie de l’Aiguillon représente la façade maritime du Marais poitevin. Elle constitue un vaste ensemble, composé de nombreux milieux naturels littoraux remarquables, supports d’une biodiversité exceptionnelle. Classé en Réserve naturelle nationale, cet espace accueille près de 120 000 oiseaux migrateurs chaque année.
Ce milieu est confronté à des submersions marines lors de fortes tempêtes et à un fort comblement sédimentaire. A ces phénomènes naturels s’ajoutent des pressions humaines importantes : agriculture, aménagement du littoral croissant, pression touristique, etc.

Une action collective.

Pour réserver ces milieux, le Parc naturel régional du Marais poitevin et les conservateurs de la Réserve naturelle nationale de la baie de l’Aiguillon, l’Office français de la biodiversité et la Ligue pour la Protection des Oiseaux, portent des opérations depuis 2016.

2 | Des opérations concrètes

2.1 | Site de la Prée Mizottière (85)

Chiffres clés
2017 : engagement des travaux
10 hectares dépoldérisés
20 hectares de prairies > amélioration de l’accueil de l’avifaune


Une propriété du Conservatoire du Littoral.

Acquise par le Conservatoire du Littoral en 2004, la ferme de la Prée Mizottière, située sur la commune de Sainte-Radégonde-des-Noyers en Vendée, est une exploitation conciliant la production agricole et la préservation de la biodiversité. Un agriculteur, Jean-Paul Rault, a été installé pour convertir une partie des 240 hectares de céréales en prairies pâturées par des bovins et des ovins de races locales.
En 2010, la tempête Xynthia a entièrement inondé l’exploitation agricole. Les digues de protection contre les submersions fluviales ou marines ont été détruites. Ces digues ont dû être réparées en urgence à partir des matériaux prélevés sur le site créant une vaste zone humide de 10 hectares favorable à l’accueil de l’avifaune.
Ce site abrite une forte population d’oiseaux nicheurs et hivernants. L’intérêt ornithologique du site est connu des acteurs locaux et des ornithologues.

Amélioration de la capacité d’accueil du site.

Les travaux de restauration d’ouvrages hydrauliques réalisés en 2017 par le Parc naturel régional du Marais poitevin ont permis d’améliorer la gestion des niveaux d’eau au printemps sur 20 hectares de prairies de l’exploitation, favorisant l’accueil d’une avifaune importante.

Dépoldérisation de 10 hectares.

La digue de protection contre les inondations, située en bordure de la Sèvre niortaise, était très fragilisée et menaçait à l’avenir de céder lors de marées à fort coefficient.
En accord avec le Conservatoire du Littoral, Jean-Paul Rault et les services de l’État, des travaux de recul de cette digue sur une centaine de mètres à l’intérieur de terres cultivées ont été réalisés durant l’été 2020. Dix hectares ont ainsi été dépoldérisés, constituant un nouveau milieu naturel soumis aux variations des niveaux d’eau des marées. Il s’agit d’une opération d’envergure, rarement mené en France à une telle échelle.

 

2.2 | Site de la Pointe de l’Aiguillon (85)

Chiffres clés
2017 : engagement des travaux
15 hectares de milieux préservés
42 peupliers abattus
Plus de 2500 mètres de sentiers restaurés
100 m3 de déchets exportés
100 tonnes de blocs de béton retirés
1 panneau de sensibilisation

 

Un milieu naturel remarquable, propriété de l’État.

Propriété de l’État, le site de la Pointe de l’Aiguillon fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) depuis 1998, constituant un fort niveau de protection réglementaire. Ce site abrite des milieux naturels protégés (dunes et prés salés) support de la présence d’une biodiversité remarquable. Situé à l’extrémité sud du cordon dunaire du Marais poitevin, ce site est un lieu de passage de milliers de limicoles et de passereaux en période de migration.

Un milieu naturel soumis à des dégradations.

La fréquentation touristique est importante, principalement durant l’été, et entraîne une dégradation des milieux naturels par le piétinement. L’urbanisation impacte également le milieu d’un point de vue paysager (ancien camping, présence de blocs béton). Enfin, la tempête Xynthia de 2010 a fortement perturbé le milieu dunaire.

Aménagement de l’accès au public et de protection des dunes.

Depuis 2017, en partenariat avec la commune de L’Aiguillon-sur-Mer et la communauté de communes Sud Vendée Littoral, différentes interventions ont permis d’améliorer la protection des dunes d’arrière cordon dunaire.
L’aménagement de sentiers pour accéder aux plages permet de réduire le piétinement. La dune est un milieu fragile qui ne supporte pas le piétinement, la végétation stabilise le sable avec ses racines et participe à la protection du littoral.
La modification de la circulation sur le pré salé est indispensable pour le maintien de la biodiversité, ce milieu est notamment essentiel pour la croissance de poissons comme le bar qui y trouve refuge et nourriture. De plus, plusieurs blocs de bétons (anciens supports d’exploitation du sable) ont été retirés.
La restauration d’un espace anciennement urbanisé (ancien camping) va également permettre le retour de la dune fixe sur une grande surface.

 

2.3 | Baie de l’Aiguillon (85/17)

Chiffres clés
2019 : engagement des travaux
En septembre 2020, après 84 interventions lors des marées basses :
32 hectares de milieux restaurés
6 704 mètres de tables retirées et 11 tonnes de fer recyclées
24 300 m3 broyés


Une Réserve naturelle nationale.

La baie de l’Aiguillon s’étend sur près de 5 000 hectares de prés salés et de vasières. Classée en Réserve naturelle nationale à la fin des années 90, cet espace constitue un écosystème majeur de la façade Atlantique. Les conservateurs de la réserve, la Ligue pour la Protection et Oiseaux et l’Office Français de la Biodiversité, se sont associés en Parc naturel régional du Marais poitevin pour conduire des actions de préservation de ce milieu naturel dans le cadre du projet LIFE Baie de l’Aiguillon.

400 hectares de vasières colonisés par les huîtres.

Depuis la fin des années 60, les professionnels de la production conchylicole ont décalé leurs sites de production vers l’extérieur de la baie, laissant en place les anciennes structures qui ont permis le développement de véritables récifs de d’huîtres japonaises perturbant le milieu.

Une expérimentation de restauration des habitats de vasières en cours.

Depuis 2019, en partenariat avec les Conseils régionaux de la conchyliculture de Poitou-Charentes et des Pays de la Loire, la LPO conduit dans le cadre du projet LIFE Baie de l’Aiguillon un programme expérimental de restauration de ces espaces de vasières perturbés avec pour objectif la restauration d’une centaine d’hectares. Plus de 30 hectares ont d’ores et déjà été restaurés. Le chantier se poursuit durant cet hiver. L’objectif final sera d’évaluer la pertinence biologique et économique de ce type de travaux, reproductibles à l’échelle européenne.

Crédit photo de couverture : ©Francis Leroy

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