Une construction titanesque
Le Marais poitevin est une construction humaine. Il y a 10 000 ans, il s’agissait d’un grand golfe marin : le Golfe des Pictons, qu’un formidable travail humain a transformé pour donner naissance à des paysages très variés…
Au moyen d’aménagements titanesques réalisés depuis le XIIe siècle, ce sont, au total, plus de 100 000 hectares d’un marais inhospitalier qui sont ainsi devenus une terre de vie, un site d’exception à l’échelle européenne.
Les travaux d’aménagement ont d’abord débuté sur la partie du Marais poitevin proche de la mer
Ils résultent de politiques d’aménagement fortes initiées par les abbayes dès la fin du Xe siècle, afin d’exploiter plus facilement les terres. Il s’agissait alors de protéger le marais, basé en dessous du niveau de la mer, par la construction de digues, entourant de vastes zones, et le creusement de canaux.
Mais l’objectif était également de faire barrage aux eaux douces intérieures (importantes en période de pluies) en construisant d’autres digues et d’autres canaux permettant à ces eaux de s’écouler jusqu’à l’océan et ainsi de diminuer les crues. Ainsi naissent les marais desséchés.
Les parties éloignées de la mer (marais mouillé ou Venise verte) resteront « sauvages » jusqu’à la fin du XVIIIe
L’année 1808 marque le point de départ de grands travaux d’aménagement qui vont donner au marais mouillé l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. Napoléon Ier prend un décret d’aménagement de la Sèvre niortaise pour en conforter la vocation navigable. Les canaux et le parcellaire des marais mouillés sont en outre le reflet d’installations initiées par des maraîchins.
Le rapport à l’eau a ainsi déterminé l’aménagement des espaces agricoles, des villages et des constructions traditionnelles, et il façonne les paysages d’hier et d’aujourd’hui !