Les marais mouillés
Consulter notre Cahier de découverte – Les paysages du Marais poitevin.
Zones inondables par crue ou par engorgement en période de pluie (32 200 ha).
Les marais mouillés correspondent aux lits majeurs inondables de la Vendée, de la Sèvre niortaise du Lay et du Curé, auquel vient s’ajouter un réseau dense et complexe de conches, fossés et rigoles. Ils constituent la partie inondable du Marais poitevin. On distingue plusieurs ensembles paysagers : le marais mouillé bocager, les terrées, les marais communaux, les tourbières, les trous de bri…
Le marais mouillé bocager, un labyrinthe aquatique, une cathédrale de verdure
Le marais mouillé bocager est un site unique au monde par ses caractéristiques et son étendue. Incroyable labyrinthe de canaux façonnés par les hommes génération après génération, il est principalement constitué de prairies encadrées d’arbres plantés densément en alignements ; frênes têtards et peupliers rythmant les berges des voies d’eau.
Sillonné de canaux bordés de rangées d’arbres, le marais mouillé bocager a été aménagé : les maraîchins ont creusé des centaines de kilomètres de fossés, de conches et de canaux pour permettre un écoulement plus rapide des eaux. Ce réseau hydraulique servait de voie de communication.
Le paysage du marais mouillé a été reconnu par l’État comme exceptionnel : depuis 2003, il est protégé par décret en tant que site classé et depuis 2010, il bénéficie du label Grand Site de France pour sa gestion durable (au même titre que la Pointe du Raz, ou encore la montagne Sainte-Victoire), il bénéficie à ce titre d’une protection et d’une valorisation adaptées à ses enjeux.
Les terrées
Principalement situées à l’Est du Marais poitevin, les terrées sont des petites parcelles boisées entourées de fossés.
Plantées de saules ou de frênes taillés en « têtard », ce sont des espaces de production de bois de chauffage ou de bois d’œuvre.
Les communaux, réservoirs de richesses insoupçonnées.
Les communaux sont de grandes prairies naturelles inondables vouées au pâturage, pouvant atteindre 250 hectares. Pas complètement plat, leur sol est constitué de « baisses », vestiges des creux façonnés par le passage de l’océan et des fleuves, qui recueillent l’eau de pluie ; et de « belles », parties plus hautes elles aussi formées par le passage des eaux.
Végétaux et animaux se répartissent dans les communaux. Plus de 100 espèces de plantes y sont présentes : renoncule à feuilles ophioglosses, gratiole officinale…
Ces prairies appartiennent à la commune sur laquelle elles sont situées. Les éleveurs y font paître vaches et chevaux moyennant le paiement d’une taxe. L’arrivée des troupeaux a lieu au printemps avec l’ouverture du communal. Ils sont rentrés à l’étable en automne avant que le sol ne devienne trop humide.
Les trous de bri
Les trous de bri correspondent aux anciens sites d’exploitation du bri (argile grise) pour les tuileries et briqueteries du Marais poitevin. L’argile extraite, les trous étaient comblés avec des produits « avariés » (ratés : trop ou pas assez cuits…), des gravats, etc., ou laissés sous forme d’étang. Ils sont aujourd’hui une terre d’accueil pour de nombreuses espèces animales et végétales.