Busard cendré – Une collaboration efficace pour la suivi et la protection de cette espèce menacée

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Biodiversité

90 nids de Busards cendrés ont été identifiés cette année.

Le Busard cendré, espèce menacée du Marais poitevin, reste protégé grâce à la collaboration essentielle entre associations, agriculteurs et Parc naturel du Marais poitevin.

Mercredi 27 juin 2018, à Champagné-les-Marais, le Parc naturel régional du Marais poitevin,  la Ligue pour la Protection des Oiseaux France (LPO), le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) et l’Association de Soutien Technique à l’Unité de Recherche sur la Reproduction de Rapaces en Rapaçarium (ASTUR), avec le soutien de WKN France, accueillait à la presse locale chez Jean Texier, agriculteur, autour de la protection des busards cendrés.

 

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Mercredi 27 juin 2018. En direct du point presse à Champagné-les-Marais en Vendée. En présence des acteurs et salariés des associations œuvrant pour la protection du Busard cendré (GODS, LPO Charente-Maritime, LPO Vendée), d’un agriculteur et du Parc naturel régional du Marais poitevin.

OPN-logo-BDUne action menée dans le cadre de l’Observatoire du Patrimoine naturel du Marais poitevin

Suivi des couples de Busard cendré

1- Prospection initiale
A partir de mi-avril, les sites de nidification connus et les zones favorables (plaine céréalière et marais desséché) sont prospectées pour rechercher les busards (parades, cantonnements, indices permettant de pressentir la présence d’un ou plusieurs couples).

2- Recherche des nids
A partir de mi-mai, une visite systématique des cantonnements repérés est entreprise afin de localiser les nids. Après un passage de proie par le mâle à la femelle, celle-ci retourne au nid. Son emplacement est ainsi repéré. Un contact avec l’exploitant agricole est alors réalisé par l’association pour protéger le nid. Toute visite de nid et éventuelle protection ultérieure sont conditionnées par l’accord de l’exploitant agricole.

3- Intervention

  • Protection

Après accord de l’agriculteur, le nid est recherché précisément en pénétrant dans le champ en utilisant les travées du tracteur.
En fonction de l’avancement de la reproduction et toujours avec l’accord de l’agriculteur exploitant, la protection de la nichée est envisagée ou non. Plusieurs méthodes peuvent être employées : La surveillance et la sauvegarde des nichées sont réalisées de mi-juin à début août. Pour la protection des nids, nous proposons la pose d’une cage traineau en grillage afin de limiter la dispersion des poussins et la prédation. En cas de refus, la mise en place de jalons permet de signaler la présence du nid.

  • Transfert

Pour les nids dont la protection est refusée par l’agriculteur, ou pour les nichées beaucoup trop tardives (œufs au moment de la moisson), les poussins ou les œufs sont transportés au Centre de Soins de la Faune Sauvage de Saint-Denis-du-Payré en Vendée, géré par l’association ASTUR.

Dialogue et pérennité de l’action

Le suivi sur le marais et les plaines de bordure, permet de localiser annuellement entre 80 à 150 couples de Busards cendrés sur le Marais poitevin.

L’action, financée principalement par des fonds d’État, ne serait durable sans l’implication des bénévoles qui participent à ce suivi et sans la coopération des agriculteurs pour protéger les nichées.

Les surveillants busard sont généralement des bénévoles impliqués, des stagiaires et des salariés des associations. Cette action très chronophage et parfois difficile ne pourrait se faire sans une bonne entente avec les exploitants agricoles. Le dialogue est donc primordial afin de rappeler les enjeux de la protection des busards.

Pesant aux alentours de 300 grammes, ce rapace, dont les populations sont en déclin, ne doit pas être considéré comme nuisible. En effet, son régime alimentaire se compose principalement de campagnols et d’insectes ; ce sont donc de vrais alliés pour l’agriculture en tant qu’auxiliaire de cultures.

Contexte de l’action

Le Busard cendré, dont l’aire de répartition s’étend de l’Europe de l’ouest aux plaines de l’Asie centrale, connaît un fort déclin dans l’Union européenne. Sa population européenne est estimée entre 15 000 et 20 000 couples. La France accueille un peu plus de 20 % de cette population, soit entre 3 900 et 5 100 couples. Le Busard cendré est considéré comme une espèce vulnérable en France et au niveau régional. Le Poitou-Charentes/Vendée accueille l’un des principaux noyaux des populations françaises.

Ce migrateur strict vient chaque année se reproduire dans les plaines et zones de cultures des marais du Centre-Ouest. Comme les autres espèces de busards, il affectionne les zones ouvertes, ce qui induit sa présence dans le Marais poitevin et ses plaines de bordures.

A l’origine, le Busard cendré utilisait principalement les landes et les marais pour se reproduire. La raréfaction de ce type de milieux l’a obligé à s’adapter à un milieu de substitution, celui des grandes cultures, principalement de céréales. Ceci n’est pas sans conséquences pour l’espèce. Lorsqu’arrive le temps des moissons (généralement juillet), beaucoup de jeunes ne sont pas volants et sont donc vulnérables vis-à-vis de ces travaux agricoles. C’est pour cette raison que la sauvegarde de cette espèce menacée nécessite une action de sauvegarde sans laquelle l’espèce serait amenée à disparaître.

Le territoire du Marais poitevin occupe un rôle majeur pour l’accueil de cette espèce pendant la période de reproduction. Le Parc naturel régional du Marais poitevin, conscient du rôle qu’il a à jouer dans la survie de cette espèce, apporte son soutien financier aux opérations de sauvegarde des nichées de Busard cendré dans le cadre de l’Observatoire du patrimoine naturel du Marais poitevin. Cette action se déroule depuis plusieurs années en partenariat avec les associations des départements de la Vendée, des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime. En Vendée, cette action a débuté en 1982, dans les polders de la baie de l’Aiguillon (C. Pacteau – ASTUR), puis s’est étendue aux plaines du Sud Vendée en 1999 avec la LPO 85. Cette opération de sauvegarde a également débuté en 1999 en Charente-Maritime, avec la LPO 17, et en 1998 dans les Deux-Sèvres avec le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres (GODS).

L’objectif de ce suivi est de comptabiliser le nombre de couples nicheurs (environ 150) et de mettre en place des actions de protection des nichées. La clé de la réussite de cette opération passe par la sensibilisation et la prise de conscience des exploitants quant à la protection des nichées de Busard cendré présentes dans leurs parcelles et la participation des acteurs agricoles locaux sans qui le Busard cendré serait amené à disparaître.

 

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