Delphine Decoene, passion papillon, la préservation des marais communaux, en concertation.
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Travailler au Parc naturel régional du Marais poitevin et pour une Réserve naturelle régionale
Delphine Decoene, chargée de mission environnement au Parc et conservatrice de la Réserve naturelle régionale du Poiré-sur-Velluire.
Delphine est arrivée en 2018 au Parc naturel régional pour étudier le Cuivré des marais, un papillon des prairies humides, reconnaissable à sa couleur orange vif et protégé au niveau européen. Elle travaille maintenant sur les 22 marais communaux du Parc naturel régional du Marais poitevin. Elle est également la conservatrice de l’un d’eux, celui du Poiré-sur-Velluire devenu Réserve naturelle régionale et pour lequel le Parc a été désigné gestionnaire.
DELPHINE, LA PRÉSERVATION DU MARAIS PAR LA CONCILIATION
Après une formation technique puis universitaire en protection de l’environnement et en écologie, cette normande d’origine, n’est pas avare d’énergie et de passion. Quand elle parle des marais communaux du Marais poitevin, des liens et de la conciliation avec les différents acteurs, on sent qu’elle est heureuse d’être là, à sa place.
Delphine a eu un coup de cœur pour ce territoire avec une biodiversité remarquable. Elle est sociable et souriante, la préservation de ce milieu et des espèces qu’il abrite est son moteur et elle souhaite le faire en totale concertation et bonne entente avec les acteurs locaux. « Ici les gens sont sympas, c’est vivant. Et ce perpétuel équilibre à trouver entre économie, agriculture et protection des zones humides rend ma mission encore plus intéressante et captivante ».
Delphine ne se soucie pas seulement de la biodiversité, elle veille à ce que tout se passe pour le mieux sur le marais, dans cette quête d’équilibre entre biodiversité et élevage. Elle aime être sur le terrain : « Je trouve le lien et les échanges avec les acteurs locaux très intéressants, que ce soit les élus des communes, les éleveurs ou les partenaires naturalistes. L’humain est la clef ».
C’est une naturaliste qui a grandi à proximité du monde agricole dont elle connait les problématiques et reconnait aussi l’intérêt pour le territoire : « sans l’élevage il n’y aurait pas ces marais, ils auraient été mis en culture depuis longtemps ». Elle se sent appartenir à ces deux mondes et œuvre pour que le développement de l’un ne se fasse pas au détriment de l’autre.
UNE MISSION DIVERSIFIÉE QUI NE CONNAIT PAS LA MONOTONIE !
« Il se passe toujours quelque chose, on ne s’ennuie jamais et ça nous fait des petites anecdotes à raconter ». Elle accompagne et complète les suivis naturalistes, observe parfois l’avancée de la reproduction des oiseaux, avant d’aller relever un piège photo pour découvrir quelles espèces se plaisent secrètement sur le marais, etc. Elle surveille aussi les niveaux d’eau ou constate des clôtures à réparer. Elle en profite pour jeter un œil sur les animaux, découvrant parfois une vache qui s’enfuie. Delphine connait les noms des chevaux du site et profite de ses tournées pour discuter avec les éleveurs. « Dans mon métier, il faut une bonne dose d’adaptation et de polyvalence », le genre de savoir-faire que l’on n’apprend pas à l’école. « J’aime bien échanger avec les éleveurs, il y a du relationnel tout le temps dans ma mission. C’est l’une des meilleures parts de mon métier ».
Les qualités d’écoute, d’observation ainsi que les compétences en concertation et conciliation sont indispensables : pour comprendre les besoins des acteurs locaux, ou parfois pour leur expliquer pourquoi faire évoluer certaines pratiques, pour être plus en cohérence avec les enjeux de la Réserve. Sa mission consiste aussi en grande partie à communiquer, trouver les financements pour pouvoir réaliser des actions, rédiger des marchés publics, etc. Son travail comporte aussi cette part de gestion de projet et administratif qui est tout aussi importante que le terrain.
LA PHILOSOPHIE D’UNE RÉSERVE, COMPRENDRE AVANT D’AGIR
La prairie recèle encore de mystères que Delphine cherche à comprendre. Ce milieu a une spécificité : les Mottureaux. Ce sont des bosses formées sur le terrain, plus ou moins hautes, dont on ne connaît pas l’origine. Ils ne sont présents que dans une dizaine de pays dans le monde. On en retrouve un bon nombre sur les marais communaux du Marais poitevin, du fait de leur préservation et de leur gestion peu intrusive.
Delphine en parle avec beaucoup de curiosité : « Sur ces espaces, les insectes vont apprécier de s’installer à l’abri du vent. Entre les Mottureaux, on retrouve plutôt des plantes qui apprécient l’eau et, sur leur dessus, plutôt des espèces de milieu sec. Les Mottureaux, ce sont des volumes en trois dimensions qui apportent une diversité intéressante. En partenariat avec l’Université de Poitiers et le CNRS nous étudions les Mottureaux, pour comprendre comment ils se forment, nous étudions leur richesse biologique, et l’impact de la gestion de l’eau et du pâturage sur ces buttes ». L’objectif est de comprendre avant d’agir.
A l’origine, pour Delphine, c’est l’histoire d’une passion pour la biodiversité. Parce que pour préserver une espèce, il faut protéger en priorité son habitat, elle se retrouve, avec beaucoup de sens et de cohérence, à œuvrer pour la conservation des prairies du marais. C’est un milieu fragile, riche et emblématique du Parc naturel régional du Marais poitevin.
Contacter Delphine Decoene
d.decoene/@/parc-marais-poitevin.fr
05 49 35 15 20