Patrimoine naturel

La faune et la flore du site sont étudiées pour atteindre plusieurs objectifs : améliorer les connaissances et mesurer l’évolution des populations de différentes espèces. La gestion du site peut ainsi être évaluée. Les protocoles utilisés sur la Réserve peuvent être nationaux, propres aux Réserves ou encore issus de l’Observatoire du patrimoine naturel du Marais poitevin.

La richesse floristique

Le relief des prairies, clé de la diversité :

Les prairies du Marais poitevin ne sont pas tout à fait planes. Des microreliefs ont été sculptés par le retrait de la mer et l’écoulement des eaux. On retrouve cette micro-topographie sur le marais communal du Poiré-sur-Velluire. Les zones les plus hautes sont appelées les « belles » et les plus basses, les « baisses ». Ces dépressions sont inondables.

Ces reliefs confèrent à la prairie une diversité d’habitats. L’hygrométrie est différente selon l’altimétrie. Dans les pentes entre les baisses et les belles, on retrouve un sol contenant du sel résiduel, héritage du passage de la mer.

Les habitats

On compte 14 habitats différents sur la Réserve. Cette diversité est liée à la topographie. 10 de ces habitats sont reconnus d’intérêt communautaire. Ils recouvrent les deux tiers du site.

L’habitat « prairie subhalophile thermo-atlantique (1410-3) » est dominant (63%) sur le communal. Cet habitat n’est présent que sur les marais arrière littoraux franco-atlantiques. Il est considéré comme menacé au niveau européen.

L’habitat des « vases exondées » (3170-3) que l’on retrouve sur les zones les plus profondes des baisses est également un habitat intéressant pour des espèces rares comme la Salicaire à trois bractées.

La flore

145 espèces de plantes sont recensées sur le site, dont 34 espèces sont remarquables.

7 espèces sont protégées :

  • 3 espèces au niveau national : l’Étoile d’eau, la Salicaire à trois bractées et la Renoncule à feuilles d’ophioglosse,
  • 4 espèces au niveau régional : le Trèfle de Micheli, le Céraiste douteux, la Cardamine à petite fleurs et l’Inule britannique.

Les mottureaux : des bosses au milieu de la prairie, un phénomène rarissime

Certaines prairies du Marais poitevin abritent des formations pédologiques peu banales. Elles sont appelées « mottureaux ». Ce sont des bosses qui « poussent » sur les prairies. On ne retrouve ces formations que dans une dizaine de pays dans le monde. En France, on peut en trouver dans le Parc naturel régional du Marais poitevin et en Marais breton.

Sur le communal du Poiré-sur-Velluire, les mottureaux sont particulièrement développés.  Ils peuvent atteindre 40 cm de haut et recouvrent plus de la moitié de la prairie.

Cette formation reste mystérieuse. Des études sont en cours sur la Réserve afin de comprendre leurs origines, leurs mécanisme…

Ces mottureaux peuvent être handicapants pour la gestion pastorale du site. Mais ils apportent des habitats singuliers et abritent de nombreuses espèces de plantes, d’insectes, de mammifères…

Ces curiosités pédologiques sont rares. Il est important de comprendre leurs mécanismes et leurs plus-values biologiques pour la faune, la flore et pour le fourrage.

Les oiseaux

Le marais communal du Poiré-sur-Velluire est réputé pour son attrait ornithologique, principalement pour les limicoles, les canards et les oies.

181 espèces d’oiseaux ont été recensées, dont un grand nombre sont jugées d’intérêt. Environ 90 espèces sont protégées au niveau national et 50 espèces sont déterminantes en région Pays de la Loire.

A l’image des tendances nationales, la fréquentation du marais communal a malheureusement fortement baissée. Le marais communal continue tout de même de remplir son rôle d’accueil de l’avifaune hivernante, migratrice et nicheuse. Des aménagements hydrauliques devraient améliorer les capacités d’accueil du site pour les oiseaux d’eau.

En période hivernale, on observe régulièrement les Canards siffleurs, les Canards souchets, les Oies cendrées, les Chevaliers gambette, les Pluviers dorés…

De nombreuses espèces nichent sur le site au printemps. On retrouve de nombreux passereaux mais aussi les Vanneaux huppés, les Barges à queue noire, les Cigognes blanches…

Les mammifères

Ce sont 34 espèces de mammifères qui fréquentent la Réserve, dont 11 espèces de chauves-souris.

On retrouve notamment le Campagnol amphibie, la Loutre d’Europe, le Putois d’Europe, Le Grand Rhinolophe…

Les reptiles

On peut observer 4 espèces de reptiles se prélasser au soleil aux abords du communal. Elles sont protégées, comme l’ensemble des reptiles :

  • La Couleuvre à collier
  • La Couleuvre verte et jaune
  • La Couleuvre vipérine
  • Le Lézard des murailles

Les amphibiens

6 espèces sont recensées sur le communal, dont le Pélodyte ponctué, le Triton palmé. Les amphibiens utilisent les baisses pour leurs reproductions au mois de février/mars. Ces espèces sont très dépendantes des niveaux d’eau, c’est pourquoi la gestion hydraulique est primordiale. Il est important que les niveaux d’eau dans les baisses permettent aux têtards de finir leur croissance.

Les poissons

19 espèces vivent dans les fossés autour du marais. On retrouve des espèces protégées comme l’Anguille d’Europe et le Brochet. Certaines espèces profitent des baisses connectées au fossé pour se reproduire comme la carpe et le brochet.

Une baisse fait l’objet d’un suivi annuel afin de vérifier qu’elle assure son rôle pour le brochet. On recherche alors de jeunes brochets. Les niveaux d’eau sont surveillés et la qualité de l’habitat est évaluée (paramètres physicochimiques, végétation aquatique abondante…)

Les insectes

On compte un grand nombre d‘espèces d’insectes sur le marais communal. Des inventaires ont été réalisés sur une partie des taxons : papillons de jour, orthoptères et libellules. Des inventaires vont être mis en place dans les 3 prochaines années pour les araignées, les coléoptères, les opilions et les papillons de nuit. Ces inventaires permettront d’améliorer la connaissance sur la biodiversité du site.

Papillons

34 espèces ont été observées sur la Réserve, dont un papillon de nuit. Jusqu’à présent aucun inventaire spécifique au papillon de nuit n’a eu lieu sur la Réserve, ce qui explique les lacunes de connaissance.

Le Cuivré des marais et l’Hespérie de la potentille font partie des espèces de la Réserve qui sont protégées au niveau européen. Il est très probable que ces deux espèces utilisent le marais communal uniquement pour se nourrir. Elles se reproduisent sur une prairie annexe au communal qui offre un habitat plus adapté à leurs cycles de vie.

Orthoptères

La dénomination orthoptère regroupe les criquets, les grillons, les sauterelles et les mantes.

Le premier suivi des orthoptères s’est déroulé en 2021. Des données avaient été récoltées aléatoirement en 2005.

On retrouve 27 espèces sur la prairie. 5 sont déterminantes en région Pays de la Loire.

Les orthoptères sont de bons indicateurs de préservation des prairies. Ils sont sensibles aux changement et réagissent rapidement.

Libellules

Les libellules sont suivies pour mesurer la qualité des milieux aquatiques. 24 espèces les côtoient sur la Réserve.

On retrouve l’Agrion à yeux rouges, déterminant en région Pays de la Loire, l’Aeschne affine, l’Agrion porte-coupe…

Pour aller plus loin

Tous vos accès rapides pour obtenir plus d’informations
sur la structure du Parc naturel régional du Marais poitevin.

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